Il me semble que l’une des phrases que l’on entend – ou que l’on dit – le plus souvent, est : « Je n’ai pas le temps. » Certains passent même beaucoup de temps à dire qu’ils n’ont pas le temps. J’ai l’impression qu’en quelques années, le temps est devenu une denrée rare, une espèce en voie de disparition, et je m’inquiète : personne ne semble avoir encore du temps. Sans doute cette phrase reflète-t-elle une évolution dommageable de notre société, où tout va toujours trop vite, et même de plus en plus vite. Le temps s’accélère, nos vies elles-mêmes s’accélèrent. Il y a quelques années, j’ai lu un petit article passionnant dans lequel l’auteur remarquait que nos générations s’étaient mises à courir : le running a supplanté la bonne marche à pied, jugée trop lente. Puisque tout va toujours trop vite, il y a de quoi s’interroger : qu’est-ce qui équilibre ma vie ? Qu’est-ce qui me fait tenir dans la durée ? Ces questions ne sont pas facultatives, l’accélération du temps nous oblige à nous les poser.

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